Chers lecteurs, chères lectrices, vous l’avez sans doute remarqué , la semaine dernière ma tuque s’est envolée. Ou plutôt elle est restée clouée au sol : j’ai été à mon tour frappée par le Covid, et dans l’incapacité de vous écrire…
Le virus sévit toujours, même si les pays réagissent en ordre dispersé à la cinquième vague. Surtout, le vaccin devient de plus en plus un pré-requis pour mener une vie normale. En France, le passeport vaccinal entre en vigueur ce 24 janvier pour les plus de 16 ans : il faudra être vacciné pour pouvoir accéder aux lieux de loisirs, théâtres, cinémas, salles de sport, enceintes sportives, restaurants, bars, trasports publics inter-régionaux. Les débats ont été vifs dans l’Hexagone au sujet de ce passe vaccinal. Mais outre-Atlantique, des mesures similaires ont déjà été prises.
Le Premier ministre Justin Trudeau recevant sa deuxième dose de vaccin le 2 juillet 2021 en Ontario. Crédit : Adam Scotti (CPM)
Au Québec, le passeport vaccinal est requis depuis le mois de septembre dès l’âge de 13 ans pour accéder à de nombreux lieux ou activités de loisirs. Depuis la semaine dernière, il est même nécessaire pour entrer dans les magasins de la Société des Alcools du Québec et de la Société québécoise du cannabis. A partir du 24 janvier, il sera aussi demandé pour tous les commerces de vente au détail d’une superficie supérieure à 1500 m2 (excepté les pharmacies et les épiceries, considérées comme essentielles). A part les bibliothèques, musées, comptoirs à emporter et “drive”, il n’y a pas beaucoup d’endroit dans la province où vous pouvez vous rendre sans passeport vaccinal.
La mesure n’a pas vraiment soulevé de débats de fond sur la question des libertés. En revanche, l’extension en janvier du passeport vaccinal aux commerces non essentiels a provoqué une levée de boucliers chez les premiers intéressés, les commerçants, déjà confrontés à une pénurie de main-d’oeuvre et qui se demandent bien comment ils vont assurer ces nouveaux contrôles. Le secteur de la distribution a encore payé un lourd tribut économique à la crise sanitaire avec la fermeture obligatoire de ses magasins les trois premiers dimanche de janvier dans la Belle province.
Le gouvernement de Québec ne s’est pas encore résolu à rendre la vaccination obligatoire pour certaines catégories de personnel, comme l’a déjà fait le gouvernement fédéral. En effet, depuis cet automne, Ottawa a imposé la vaccination aux employés de la fonction publique fédérale; à défaut, ils sont placés en congés sans solde. Une obligation ensuite élargie aux salariés des transports aériens, maritimes, ferroviaires, et bientôt à tous ceux des secteurs réglementés par l’Etat fédéral, à savoir les banques, les télécommunications et sociétés d’Etat. Soit au total, 1,2 million de salariés quand même. La mesure a été globalement bien acceptée par les syndicats et entreprises (en France, sa seule évocation avait mis en émoi l’ensemble du monde patronal et syndical). Ainsi, au 18 novembre, plus de 96% des fonctionnaires fédéraux étaient entiètrement vaccinés. Les parlementaires eux-mêmes doivent être vaccinés pour pouvoir siéger à la Chambre des Communes.
Ottawa est même allé plus loin, annonçant le 30 décembre que les personnes non vaccinées pourraient se voir privées de leur allocation-chômage tant que la pandémie sévirait. Une décision qui peut paraître surprenante de la part d’un gouvernement libéral, mais qui s’explique par des raisons économiques alors que le taux de chômage est retombé à un niveau relativement bas (6% en novembre sur l’ensemble du pays; 4,5% au Québec). L’objectif est d’éviter l’arrêt de certaines activités par manque de personnel, alors que le gouvernement avait mis en place dès 2020 une allocation généreuse pour les travailleurs privés de leur emploi à cause des confinements.
L’objectif est aussi d’encourager les derniers récalcitrants à se faire vacciner. Le 16 janvier, en conférence de presse, puis sur Twitter, le Premier ministre Justin Trudeau a encouragé les enfants de 5 à 11 ans à réclamer la vaccination à leurs parents. Le Canada fait la course en tête (avec la France) pour sa couverture vaccinale : au 21 janvier, plus de 83% de la population totale avait reçu au moins une première dose, selon Santé Canada. On approche même les 90% au Québec, où le Premier ministre François Legault a mis le feu aux poudres quand il a annoncé, le 11 janvier, vouloir faire payer une taxe aux non-vaccinés : il n’y a aucune raison que 10% de non vaccinés fassent peser le fardeau sur 90% de vaccinés, a-t-il expliqué en substance, pointant la surreprésentation des non-vaccinés dans les hôpitaux de la province. Cette “contribution santé”, dont le montant reste à définir, a laissé de nombreux experts perplexes, tant elle pose des questions juridiques et éthiques.
Mais les Québécois eux, ne semblent pas si choqués par ce projet. Selon un sondage de la firme Léger publié la semaine dernière, 61% des personnes interrogées se disent d’accord pour qu’une taxe santé soit appliquée aux personnes non vaccinées. Ils sont même 65% à se prononcer pour la vaccination obligatoire.
Rappelons le donc à tous les candidats au départ vers le Canada : la vaccination y est largement acceptée et le vaccin anti-Covid un pré-requis. D’ailleurs, depuis le 15 janvier, les travailleurs étrangers temporaires et les étudiants internationaux de plus de 18 ans doivent présenter un schéma vaccinal complet (2 doses) pour pouvoir se rendre au Canada. Ce qui n’empêche pas d’être soumis à un test aléatoire à l’arrivée sur le territoire. Une fois sur place, une preuve de vaccination est demandée pour tout voyage en train ou en avion à l’intérieur du Canada. Ensuite, chaque province détermine elle-même ses mesures de restriction.
Un rappel utile à l’heure où vient d’être donné le coup d’envoi de la saison 2022 des visas Expérience internationale Canada : les rondes d’invitation ont démarré cette semaine pour les permis Vacances-Travail, Jeunes Pro et stages Coop. Il est grand temps de déposer sa candidature pour les jeunes de 18 à 35 ans qui souhaitent partir. En espérant que 2022 soit l’année du retour à la mobilité pour tous !
AGENDA
Mobilité jeunesse, atelier d’information en ligne organisé par l’Office franco-québécois pour la jeunesse, lundi 24 janvier, 15h
Journées de recrutement Québec Monde, en ligne, date limite d’inscription, lundi 24 janvier, entretiens d’embauche entre le 14 et le 25 février
Francophones, immigrez hors Québec : la voie d’Entrée Express, webinaire organisé par le cabinet Immetis, mardi 25 janvier, 19h
Les différences culturelles en milieu de travail et d’études, webinaire organisé par Mon projet au Canada avec Desjardins, mercredi 26 janvier, 19h
Nuit des idées, “(re) construire ensemble”, rencontre avec les créateurs et créatrices de trois podcasts canadiens, en ligne sur Youtube ou Facebook, jeudi 27 janvier, 20h
Journées portes ouvertes HEC Montréal, en ligne, dimanche 30 janvier, de 10h à 14hn heure de Montréal
Destination Canada Education, inscription jusqu’au 31 janvier, conférences et entretiens en ligne les 25 et 26 février
Travailler et s'installer au Québec, conférence en présentiel, Cité des Métiers de la Villette, Paris 19e, mardi 15 février, 17h