Les fêtes sont finies, et si entre la dinde et la bûche, vous avez suivi le compte Twitter de l’Ambassade du Canada en France, vous avez peut-être profité de la trêve des confiseurs pour renoncer à certains clichés sur le Canada.
Crédit: Sénat du Canada
Non, il ne neige pas tout le temps et partout au Canada (à Vancouver, c’est plutôt la pluie). Non, on ne parle pas français qu’au Québec (même si la province abrite environ trois-quart des francophones du Canada, il existe des communautés francophones à travers tout le pays). Non, il n’y a pas que des lacs et des forêts dans le pays : il y a aussi de très grandes métropoles, où d’ailleurs les nouveaux arrivants préfèrent en général s’installer (et ce n’est pas le moindre des paradoxes : c’est la cabane au Canada qui fait rêver mais ce sont les centres urbains qui attirent). Non, les Canadiens ne mangent pas du sirop d’érable à toutes les sauces : ce sont les Américains les plus gros consommateurs au monde ! Non, les Canadiens ne sont pas ignares en mode vestimentaire, ils ont même des marques devenues des must en Europe (Canada Goose par exemple, ou encore Roots).
Un cliché mérite cependant qu’on s’y attarde : il est courant d’entendre dire que les Canadiens sont vraiment gentils. Certes, les Canadiens disent très souvent pardon, une réalité confirmée par une étude de deux étudiants de Queen’s University en 2010. Vous remarquerez aussi qu’ils disent rarement “non” : les Canadiens préfèrent de loin le “oui”, qui renvoie à leur culture née dans le creuset d’un nouveau monde où tout est possible. Et comme au Canada, on n’aime pas l’affrontement, ne vous attendez pas à des refus francs : il faudra deviner que votre interlocuteur ne veut pas dire “oui” à votre sollicitation.
Au Canada, la politesse est une règle élémentaire : on vous accueillera toujours avec le sourire en vous demandant si vous allez bien. Vu de France, où les rapports sociaux peuvent parfois être empreints d’agressivité, ou a minima de méfiance, cela est très (trop ?) vite interprété comme de la gentillesse. Il ne faut pas croire que le chauffeur de taxi, l’employé de l’administration ou le commerçant est devenu votre ami parce qu’il vous a parlé avec une courtoisie empressée. Il n’empêche : il émane de la société canadienne une aptitude à la bienveillance qui surprend agréablement. En témoigne notamment l’importance de l’engagement bénévole chez les citoyens. On vous demandera souvent si vous donnez de votre temps pour telle ou telle cause.
Le gouvernement canadien vient même d’instaurer une semaine de la gentillesse, dont la première édition se tiendra en 2022 : ce sera désormais, chaque année, la 3e semaine de février, attendu que “les actes de gentillesse contribuent à améliorer la santé et le bien-être des Canadiens” précise le texte de loi voté en juin dernier. C’est le sénateur Jim Munson qui en est à l’initiative.
Ancien journaliste, Jim Munson a parcouru le monde avant d’être nommé au Sénat en 2003. Et cette loi est son legs en tant que parlementaire puisqu’il a pris sa retraite à l’été 2021. Pour un natif de Woodstock (au Nouveau-Brunswick, pas aux Etats-Unis), et un ancien reporter de guerre, rien d’étonnant à ce qu’il ait souhaité prôner la gentillesse pour tous ses compatriotes…
Un pays où le Parlement prend le temps, en pleine pandémie, de voter l’instauration d’une semaine annuelle de la gentillesse, avouez que ce n’est pas banal. Certes, il existe déjà une journée mondiale de la gentillesse instituée par l’ONU (chaque 13 novembre, sauf en France où on la célèbre le 3 novembre par respect pour les commémorations des attentats de Paris…), mais cela ne suffisait visiblement pas à nos amis canadiens. La ville d’Ottawa a été pionnière : elle célèbre ainsi une semaine de la gentillesse depuis 2007, sous l’impulsion du rabbin Bulka, fondateur de l’ONG Kind Canada/Généreux Canada qui a d’ailleurs inspiré le sénateur à l’origine de cette loi. La province de l’Ontario a emboité le pas à la capitale fédérale depuis 2011.
C’est la première fois au monde qu’un Etat décide d’instaurer au niveau national une “semaine de la gentillesse”. “Dans un pays comme le Canada où l’on semble toujours faire preuve de gentillesse, pourquoi ne pas essayer d’officialiser cet acte ? Il n’y a rien de plus canadien que la gentillesse”, a expliqué Jim Munson pour justifier son projet de loi. Cet homme décidément très sage a rappelé plusieurs évidences dans son discours d’exposé des motifs : “L’instauration à l’échelle nationale d’une semaine de la gentillesse ajouterait des ressources pour les éducateurs et offrirait aux jeunes des occasions de mettre la gentillesse en pratique à l’école, dans la collectivité et à la maison. La semaine de la gentillesse pourrait contribuer à favoriser l’inclusion et à améliorer la vie de tellement d’enfants et d’adultes.” Et de conclure : “il n’y a aucun désavantage à la gentillesse : aucun, zéro. Elle ne coûte rien .”
Pratiquer la gentillesse n’est pas difficile rappelait aussi Jim Munson dans une interview juste après le vote de la loi : “qu’il s’agisse d’ouvrir une porte à quelqu’un, de ne pas porter de jugement, d’avoir une conversation ou d’être attentif au but de chacun dans la vie, tout cela représente un acte de gentillesse”, énumérait le sénateur. Ne pas porter de jugement constitue d’ailleurs avec la politesse une autre règle fondamentale du vivre-ensemble au Canada.
Les vertus de la gentillesse sont multiples, selon Jim Munson : elle “nous procure de l’énergie, du bonheur et du plaisir. Elle peut nous aider à faire face à la douleur, au stress, à la dépression et même à l’hypertension artérielle.” Alors, sans surprise, devinez ce que je vous souhaite pour 2022 ? Beaucoup de gentillesse, bien sûr, à donner et à recevoir ! Et si vous êtes en manque, allez donc faire un tour du côté du Canada en février…
AGENDA
Session d'information sur les études de premier cycle universitaire et sur les études techniques (BTS - DUT) au Canada, organisée par l’ambassade du Canada à Paris, mercredi 5 janvier, à 13h30 en présentiel au Centre culturel canadien à Paris, à 14h en ligne
Session d'information sur les études de maîtrise et doctorat au Canada, organisée par l’ambassade du Canada à Paris, jeudi 6 janvier, à 13h30 en présentiel au Centre culturel canadien à Paris, à 14h en ligne
Votre nouveau quotidien au Québec, webinaire organisé par Mon projet au Canada avec Desjardins, mercredi 5 janvier, 19h
Soirée spéciale autour du livre "Sauvagines", de l’écrivaine québécoise Gabrielle Filteau-Chiba, organisée en ligne par Un endroit où aller et la Délégation générale du Québec à Paris, mercredi 5 janvier, 19h
Travailler et s'installer au Québec, séance d’information en ligne organisée par le ministère québécois de l’Immigration, lundi 24 janvier, 18h
Journées Québec Monde, inscription jusqu’au 24 janvier pour des entretiens d’embauche en ligne du 14 au 25 février
Travailler au Québec - Secteur des technologies de l'information et des communications, séance d’information en ligne réservée aux habitants du Cameroun, organisée par le ministère québécois de l’Immigration, mercredi 26 janvier, 19h heure du Cameroun
merci Valérie pour ce post, "c'est super gentil". Il est vrai que ça surprend cette gentillesse quand vous vous promenez dans les rues de Montréal pour magasiner ! mais j'aime beaucoup ! bonne année 2022 .
c'est gentil sen Jim !